La vie est cruelle parfois...

Et ce soir, j'ai un peu beaucoup le coeur en miette. Je travaille pour une boîte qui vient d'être vendue. Le nouveau DG annonce qu'on devra couper 2500 postes de cadres. Sur papier c'est bien beau, dans la vie, c'est autre chose. Derrière les 2500 postes de cadre, ce sont des êtres humains. Des collègues, parfois même des amis.

Aujourd'hui, c'est 6 collègues que j'ai perdu et ça ne fait que commencer. J'ai perdue ma boss, mon mentor, celle qui m'a pris dans son équipe il y a 9 mois et qui a cru en moi. Elle m'a fait plus grandir dans ces 9 mois, que depuis mon entré la.. On coupe des postes par ancienneté. Autrement dit.. out les gros salaire! J'ai aussi perdu 3 de mes anciens directeurs d'équipe. Tout ce beau monde la ne part pas les mains vide. On donne un beau "package" qui te permet de te retourner de bord. Je sais que mes collègues vont se replacer vite. Mais je pense que ce soir, certains sont tristes. Ma boss était chez nous depuis 19 ans.. c'est presqu'une vie ça..

Je pense à ma chum Isa qui a aussi perdu des collègues ces derniers jours. Depuis hier, on se rapporte les uns aux autres au demi heure, question de savoir ou on en est dans les coupures. Un directeur d'équipe qui ne répond pas et tout le monde est en mode panique. Certains ont même déja fait leurs boîtes.

Est-ce que j'en veux à Bell de faire les choses comme ça? Non. Je pense que ça se passe partout pareil. Quand tu diriges une compagnie de plus de 10 000 employés, il faut regarder les choses en terme de masse et non d'individus. Pour l'instant, je suis "safe" si on veut, mais je sais qu'un jour, ce sera mon tour. Pour l'instant, on coupe dans le "gras". Les gros salaire. C'est fait pour pouvoir garder les employés de première ligne. Aujourd'hui, c'est tellement compétitif dans le monde des télécoms. La vie coute si cher que les gens vont au plus offrant. Comment leur en vouloir quand je fais la même chose?

Ce soir par contre, C'est pas trop rationnel dans ma tête.. ce soir, je pense aux individus et ce soir ben, j'ai de la peine.